Un nouveau composé libère le système immunitaire contre les métastases
Un nouveau nanocomplexe rend une tumeur inoffensive et, de surcroît, entraîne le système immunitaire à détecter et à éliminer les métastases
La nature malveillante des cancers fait qu'ils se propagent dans tout l'organisme : les cellules de la tumeur primaire se développent dans les tissus environnants et se déplacent par la circulation sanguine et le système lymphatique vers des organes distants, où elles forment des tumeurs métastatiques secondaires. "Si nous disposons aujourd'hui de méthodes efficaces pour lutter contre les tumeurs primaires, les métastases restent très difficiles à traiter", explique Johannes Karges. "Quatre-vingt-dix pour cent des personnes qui meurent d'un cancer meurent des métastases et de la régression de la tumeur, et non de la tumeur primaire".
En collaboration avec une équipe internationale, il a mis au point un médicament conditionné dans des nanoparticules qui sont administrées dans la circulation sanguine. "Les tumeurs se développent rapidement et de manière incontrôlée, et leurs tissus sont donc perméables", explique-t-il. "Contrairement aux tissus sains, les nanoparticules s'y accumulent donc facilement. Cela signifie également que les particules s'accumulent de préférence dans les cellules tumorales.
Première étape : traiter une tumeur connue
Au moment de l'administration, le médicament est encore inefficace. Il n'agit que lorsqu'il est activé par la lumière. S'il y a suffisamment de nanoparticules dans une tumeur détectée, elles peuvent être activées par irradiation lumineuse, par exemple lors d'une intervention chirurgicale. Après cet apport d'énergie, l'espèce active assure la mort cellulaire immunogène : les cellules tumorales contenant les nanoparticules photoactivées sont éliminées, et la tumeur traitée par cette méthode disparaît.
Deuxième étape : envoyer les cellules immunitaires à la recherche
Mais ce n'est pas tout : les nanoparticules et leur effet induit par la lumière provoquent un stress oxydatif massif dans le réticulum endoplasmique des cellules de la tumeur traitée. "Cela alerte le système immunitaire de l'organisme", explique Johannes Karges. "Les cellules immunitaires reconnaissent que quelque chose ne va pas du tout dans les cellules de ce type et qu'elles doivent donc être éliminées. Cela s'applique non seulement aux cellules de la tumeur phototraité, mais aussi à toutes les cellules du même type dans l'ensemble de l'organisme. "Le système immunitaire se met donc à la recherche d'autres métastases et les rend inoffensives", explique Johannes Karges.
L'équipe de recherche a prouvé ce principe actif lors d'expériences sur des cellules cancéreuses et sur des modèles animaux. Ils l'ont appliqué pour traiter efficacement des souris auxquelles avaient été implantées des cellules provenant de tumeurs humaines métastasées et incurables. "Nous recherchons maintenant des partenaires industriels qui nous aideront à entreprendre des études plus approfondies", explique Johannes Karges. Il s'attend à ce que plusieurs années de développement soient encore nécessaires avant que la technologie puisse être utilisée à grande échelle dans des applications cliniques.
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